ne t’inquiète pas pour moi, Alice Kuipers.

Profite de la vie !
Profite sans jouer de rôles autre que le tien.
Profite et vis !
Ta vie se profile…
Profiteroles !

C’est après ce petit poème que j’ai commencé le roman ne t’inquiète pas pour moi.

Encore une histoire de maladie qui touche une fille, enfin… une femme : la mère de Claire.

Au fil des pages – 242 –, au fil des mois – janvier, mars, juin et septembre –, l’histoire de Claire et sa mère se profile par le biais des post-it qu’elles se laissent sur le frigo. Autant de maux décrits, autant de mots écrits quand l’une d’entre elles est absente, quand il faut aller faire les courses, ranger la table du salon, changer la cage de Jeannot – leur lapin –, vider le lave-vaisselle, ne pas oublier l’argent de poche ou se dire « je t’aime » ou écrire ce qu’elles ne peuvent pas se dire.

On vit une partie de leur quotidien – on sait leurs inquiétudes, leurs interrogations, leurs maux, leurs instants de bonheur, et quand elles sont absentes : on attend leur retour, on attend avec Claire que sa mère, médecin, rentre de son travail, on s’inquiète avec la mère quand Claire est absente. On comprend l’une, on comprend l’autre ; on les aime, on les déteste comme elles s’aiment et se détestent ; on leur pardonne et on aimerait les serrer très fort pour les réconforter quand la maladie s’installe, quand la maladie devient un obstacle.

On … non. J’ai lu ce roman qui défile aussi vite que la vie file entre nos mains.
J’ai compris, une fois de plus, que les maux si forts nous laisse sans mot, bien trop souvent, que ces mots sur ces maux amènent à des disputes s’ils restent des non-dits.

Faut-il attendre qu’un grand mal pointe le bout de son nez, qu’il nous tombe dessus pour pouvoir dire ou écrire qu’on aime ses proches, sa mère, son père, ses enfants… ?

ne t’inquiète pas pour moi, je te les dirai, car tu sais, il n’est jamais trop tard pour se dire et s’écrire qu’on s’aime. Il n’est jamais trop tard… sauf quand il est trop tard.

Alice Kuipers, ne t’inquiète pas pour moi, votre message espoir est bien arrivé entre mes mains grâce à Valérie Le Plouhinec qui l’a traduit et grâce à Albin Michel qui l’a/l’ont édité en 2008. (ISBN 978-2-226-18229-6)

Eléonore
2014, 23 mai

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